Joelle Morel a inauguré le 37 bis rue de Montreuil avec la seamest et les élu;e.s de paris :
« En tant que présidente de la Semaest, je suis heureuse de vivre avec vous tous cette inauguration du 37 bis rue de Montreuil dans le 11 eme
Un patrimoine et une identité ont été préservés.
Grace aux artisans et artistes qui ont animé une mobilisation, grâce à la ville qui a exercé son droit de préemption et a financé les travaux de réhabilitation.
10 ans de travaux, avec maintien dans les lieux des occupants. Quel défi pour les entreprises, l’architecte et les équipes de la Semaest. Et bien évidemment pour les occupants qui ont vécu le déroulement du chantier.
Autant le dire sans langue de bois, c’est pour nous tous, un soulagement que ces travaux aient pu être menés à leur terme et aient atteint leurs objectifs, grâce aux efforts de chacun, et pour le bénéfice de tous : les créateurs qui ont accepté de déménager –et ont vu au final leurs locaux embellis et sécurisés-, l’Association de la Cour de l’Industrie dont la présidente et les vice-présidents se sont beaucoup investis pour faciliter les discussions, et les équipes de la SEMAEST qui ont trouvé à chaque fois des solutions adaptées aux problèmes posés par un site unique en son genre.
Aujourd’hui, une nouvelle étape commence. Faire vivre au mieux ce lieu exceptionnel, unique, un lieu où les « métiers de la main » sont à l’honneur, un lieu où les savoir-faire se transmettent.
Je voudrais ici vous faire part de mes réflexions sur les conditions du succès.
J’en vois quatre qui s’articulent en deux mises en tensions de forces paradoxales.
Première mise en tension: réussir à la fois l’ancrage local et la mise en réseau.
L’ancrage local : ce lieu emblématique du « 11° du travail du bois », du fbg Saint Antoine va continuer à puiser sa sève dans son enracinement local. En tant qu’élue du 11° et avec toute l’équipe municipale autour de François Vauglin nous travaillerons avec vous à renforcer cet ancrage local par des portes ouvertes, des fêtes de l’artisanat et d’autres initiatives à construire avec vous.
Mais ce lieu est aussi un élément précieux de l’action de la Ville pour la promotion des savoir faire d’excellence. Le 37 bis doit être partie prenante d’une mise en réseau. Je l’ai déjà dit des synergies existent entre ce lieu, le viaduc des arts et les Ateliers de Paris, et démontrent que Paris peut maintenir sur place une production originale et attractive . Et au delà, le 37 bis peut devenir ce que le géographe Michel Lussault nomme un « hyper lieu où convergent les humains et les réalités matérielles et immatérielles dans un monde est à la fois toujours plus globalisé et homogène et de plus en plus localisé et hétérogène : cette tension est constitutive d’une nouvelle géographie du monde. »
Deuxième mise en tension : articuler l’individualité du créateur avec une dynamique collective.
Le créateur, la créatrice est d’abord et surtout, un acteur solitaire qui approfondit et enrichit sa recherche et ses savoir faire. C’est le propre du créateur, de l’artisan des métiers de la main.
Mais je pense qu’il y a ici, au 37 bis, une image collective, un parfum particulier. Je dirai même sa marque de fabrique. « Fabriqué au 37 bis » cela peut être valorisé au service de chacun et de tous,
D’ores et déjà, et parce que la rénovation a permis aussi son agrandissement, ce lieu va s’ouvrir à de nouveaux artistes et artisans, qui vont enrichir la communauté et renforcer ses talents.
Cette ouverture sera faite sous le signe de la co-decision, grâce à la commission d’attribution des locaux qui devra réussir cette articulation positive entre chaque créateur et l’image collective du 37 bis.
Voila les quelques pistes que je tenais à partager avec vous.
La Semaest va apporter sa pierre à cet édifice, en restant au service de ses occupants pour faire vivre ce site, l’animer et le promouvoir, , mais je veux rappeler que c’est ensemble que nous allons franchir de nouvelles étapes. Ce qui a été fait, ce que nous avons réussi collectivement me rend optimiste pour l’avenir. Vive le 37 bis. »